Le mardi 9 mars, Epitech Digital et Epitech organisent une conférence sur Twitch, autour du thème « Reconversion professionnelle : les métiers du web et du digital ». Cet événement sera organisé en partenariat avec LDigital, fondation engagée dans l’accompagnement des femmes en transition professionnelle vers les opportunités du numérique.
Dans le cadre de cet événement, nous avons rencontré Céline, alumni de la coding academy et membre de LDigital, pour aborder les problématiques rencontrées par les femmes dans les métiers de l’informatique.
De la qualité au développement : une reconversion professionnelle en 2 étapes
Une approche de la gestion de projet
« Avant de rejoindre Lyon, je travaillais en région parisienne au service qualité de différentes entreprises. Après une dernière expérience de 5 ans, mon mari a été muté et j’ai dû démissionner. Dans ma dernière mission en qualité, on avait un vieux SharePoint pour la gestion documentaire et on avait décidé de tout remettre au propre ; il m’a été demandé de trouver un prestataire, de m’occuper du cahier des charges et de faire la coordination avec les opérateurs et les chefs de services sur leurs besoins. Mon chef m’a dit de le prendre en charge, et j’ai trouvé très intéressant de récolter ce dont avait besoin les opérateurs. Sans m’en rendre compte, j’avais envie de mettre les mains dans le cambouis. »
Le code ? Et pourquoi pas ?
« Quand je suis arrivée à Lyon, j’avais envie de voir s’il n’y avait pas d’autres choses qui pouvaient me plaire. J’ai rencontré LDigital et j’ai commencé à m’apercevoir que plusieurs métiers me plaisaient, la moa, l’ux, le dev… Et en cherchant, c’était vraiment le dev et la gestion de projet qui me plaisaient le plus. Sauf que je ne me voyais pas en tant que chef de projet aiguiller des développeurs sans comprendre leur métier. J’ai approfondi le métier, cherché une école et… la coding academy m’a donné ma chance ! J’ai rejoint le cursus de février à juin 2020, puis stage en juillet pendant 5 mois dans un agrégateur d’énergie, Energy Pool : développeur, c’était vraiment le métier qui me plaisait ! Actuellement je cherche du travail. Comme j’ai plus de temps, je me suis rapproché à nouveau de LDigital pour leur proposer ma modeste contribution, après les avoir rencontrées à plusieurs reprises à mon arrivée à Lyon ».
Son engagement auprès de LDigital
Une fondation qui prône la mixité dans le numérique
« LDigital est une association qui se compose de 3 missions d’accompagnement auprès :
- des écoles primaires et collèges : des étudiants et des professionnels vont dans ces écoles montrer comment faire un peu de code et intéresser aussi bien les filles que les garçons.
- des entreprises : accompagner les responsables d’entreprises dans les enjeux de la mixité.
- des femmes en reconversions professionnelles : faire découvrir et démystifier le monde du numérique, et coacher au travers d’ateliers en vidéoconférences, de témoignages de personnes qui se sont reconverties ou qui sont depuis longtemps dans le numérique.
Elle accompagne les femmes qui veulent aller vers le numérique, et ont un panel important de profils, de rh aux moa. »
Coordination avec les professionnels du numérique
« J’ai rencontré les équipes de LDigital avant de me lancer dans le code, lors de salon professionnels, d’une semaine du numérique de Pôle emploi, puis d’atelier. Aujourd’hui, mon accompagnement se traduit par la mise en relation de LDigital avec des professionnels des métiers du digital, par le biais de mon réseau, et des écoles comme Epitech. Je fais les premières démarches avant le lancement des projets.
Les femmes que je rencontre chez LDigital me disent qu’elles sont tombées par hasard dans l’informatique, qu’elles ne connaissaient pas les métiers. Elles avaient des questions comme ‘quelles écoles’, ‘comment on finance’, ‘est-ce que je vais être autant prise au sérieux qu’un homme’, des inquiétudes sur le contexte et que les hommes soient plus favorisés dans les recrutements, qu’ils comprennent mieux l’informatique que les femmes, etc. »
Les femmes et les métiers du numérique
Casser les stéréotypes et supprimer les freins
« J’ai eu ‘la chance’ de me retrouver sans emploi et de découvrir en allant dans des salons que le digital était plus ouvert que je ne le pensais. J’avais la fausse idée que c’était uniquement pour les hommes, à cause de la télévision notamment. Comme dans beaucoup de métiers, il y a des stéréotypes. Je l’avais déjà un peu démystifié par une amie mais elle ne codait pas. Au fur et à mesure des salons, le message prônait un manque de femmes dans certaines professions de l’informatique. Ça pouvait être ça mon engagement : la femme a encore beaucoup de travail à faire pour montrer qu’elle a sa place dans ces métiers-là. Aujourd’hui, ce n’est pas assez montré, même si on essaye de casser ce stéréotype. Pour ma part, dans tous les services informatiques avec lesquels j’ai travaillé, il n’y avait que des hommes. La seule femme qui était dans le numérique avant ma reconversion et avant mon arrivée à Lyon, était une cheffe de projet (Project lead SAP), anciennement comptable. Être une femme peut être un frein au recrutement avec les anciennes générations qui considèrent encore que l’informatique est un métier d’hommes »
Un enjeu de communication
« Un des principaux freins rencontré par les femmes est une méconnaissance de tous les métiers possibles du numérique. Aujourd’hui, ce n’est pas assez montré, même si on essaye de casser ce stéréotype. On doit montrer dès le plus jeune âge que ces métiers sont possibles. La nouvelle génération pousse pour faire évoluer les mentalités, mais on ne montre pas aux femmes qu’elles ont la possibilité, plus que le droit, d’être technicienne support ou responsable réseau. »
« On n’a pas la même vision des choses, et c’est ça qui peut être un bien pour l’entreprise, on ne voit pas les mêmes choses et ça peut être extrêmement bénéfique pour avoir un meilleur rendu du service que vous voulez, une façon d’aborder les choses différemment. Les femmes doivent savoir qu’elles ont le droit d’aller vers ces métiers-là. On compte seulement 10% de femmes dans les métiers opérationnel et 30% si on intègre le marketing ou les rh.
Heureusement, les écoles comme Epitech s’ouvrent de plus en plus, ils ont vraiment été présents pour nous durant notre formation. Et LDigital essaye d’apporter cela : montrer dès le plus jeune âge que le métier du numérique est ouvert, accompagner les entreprises qui vont recruter pour plus de mixité et les femmes en reconversions.
Si je n’avais qu’une chose à dire aux femmes qui se questionnent, ce serait : ‘Osez, osez ! Ce sont des métiers où on peut trouver autant de plaisir que dans les métiers où les stéréotypes nous poussent. Et toutes les expériences que l’on a eues auparavant ne s’effacent pas, au contraire elles nous aident.«
[Save the date] :
Conférence « Reconversion professionnelle : les métiers du web et du digital »
Le mardi 9 mars de 17 à 18h sur la chaine Twitch d’Epitech
Un événement Epitech et Epitech Digital en partenariat avec LDigital.