Pourquoi être développeuse Web est très gratifiant, par Faustine Larmagna
Le milieu du développement Web demeure encore très masculin malgré la démocratisation et la féminisation du secteur. Et les clichés persistent encore sur certains points, comme notamment les compétences nécessaires pour faire du développement Web. SUP’Internet a demandé le point de vue de Faustine Larmagna diplômée en 2015, cursus Web Development, aujourd’hui Software Developer chez TalentNet, à Toronto, Canada.
Diplômée en 2015 de l’école SUP’Internet, comment s’est passée ta recherche d’emploi ensuite ?
J’ai eu la chance de ne pas avoir à chercher. Grâce à LinkedIn j’ai été contactée par une recruteuse de l’entreprise LinkValue cinq mois suivant ma diplomation, et j’ai décidé de passer un entretien. J’ai signé mon contrat en avril/mai 2015.
Le choix de cette entreprise s’est fait assez naturellement. Pendant mes études j’ai fait attention à “tester” un type d’entreprise différent pour chaque stage. Petites et moyennes entreprises, agences web ou entreprises dont le coeur de métier n’était pas le développement. L’entreprise LinkValue est une SSII donnant la possibilité de choisir chez lequel de leurs clients travailler. J’ai pu intégrer une très grande entreprise pour, encore une fois, avoir une expérience différente.
Être développeuse Web est un métier qui commence à attirer de plus en plus de femmes… ?
Je pourrai plus décemment dire être d’accord avec ceci quand j’aurais au moins une collègue développeuse ! Au travers de mes stages et emplois, j’ai travaillé avec en tout et pour tout deux développeuses back-end et deux intégratrices (comparé à plusieurs dizaines de développeurs back-end).
Ceci étant dit, mon intégration a toujours été très bonne, en entreprise ou à l’école. En première année, nous étions 3 femmes sur 42 étudiants. J’ai été la seule à poursuivre dans le développement à la fin de la formation.
Tu as fait le choix de travailler au Canada dans une ville anglophone. Comment s’est passée ton intégration dans cette ville et dans ton entreprise ?
Depuis le lycée je voulais partir à l’étranger, devenir bilingue, découvrir une autre culture. D’abord pour mes études, puis mes stages, par manque d’organisation (et à l’époque je n’avais aucune idée de ce que je voulais étudier ni faire) et différentes autres raisons, je n’ai quitté la France qu’en mai 2017, visa en poche.
Je ne peux pas dire si la communauté féminine de développeuses web est plus importante ici, je n’ai vu qu’une entreprise, mais je dirais que c’est pareil. Ici, comme en France, je suis la seule développeuse de l’équipe. Mon intégration dans cette entreprise s’est faite incroyablement bien, tout comme dans la ville. Les personnes que j’ai rencontrées ont toujours tout fait pour m’aider si besoin. J’ai par exemple rencontré une recruteuse qui m’a donné rendez-vous uniquement pour m’aider à retoucher mon CV Canadien, alors qu’elle n’avait aucun poste correspondant à mon profil. Dans l’entreprise où je travaille aujourd’hui, j’ai été très bien accueillie. Il faut dire qu’ils ont l’habitude d’avoir des étrangers, les ¾ de mon équipe ne sont pas Canadiens !
Aujourd’hui, si tu devais conseiller de jeunes femmes qui hésitent à se plonger dans une carrière en Web développement, que leur dirais-tu ?
Vous perdrez plus à ne pas essayer. Il ne faut surtout pas hésiter parce que c’est un domaine majoritairement masculin. Vous avez beaucoup à apporter à une entreprise en termes de vision des choses (visualisation, algorithmes), rigueur, organisation, idées. Je n’ai que très rarement rencontré des développeurs ne me prenant pas au sérieux parce que je suis une femme (d’autant plus que j’ai également toujours été la plus jeune) et si c’était le cas, il m’a suffi de prouver que je sais de quoi je parle, je connais mon domaine. De plus, ce genre de personne n’existe pas que dans le développement, il y en a partout.
Je trouve le domaine du développement web très gratifiant. J’aime sa logique, le résultat que vous obtenez ne peut être que celui que vous avez écrit dans votre code. J’aime voir mon code partir en production. J’aime voir que ma logique, ma visualisation et la manière dont je crée mes algorithmes progressent au fur et à mesure des projets. On n’en finit jamais d’apprendre et de s’améliorer, on ne s’ennuie jamais. De plus, c’est un domaine où on peut changer de poste facilement, divers dans le nombre de langages existants, divers dans le nombre de “coeurs de métier” différents que les entreprises peuvent englober. Je sais que je n’aurais pas pu partir vivre et travailler à l’étranger aussi facilement si je n’avais pas été dans ce secteur.
Quels sont tes projets professionnels d’avenir, proches ou lointains ?
Mon visa de travail au Canada est valide jusqu’à fin mai 2019. Je compte continuer de travailler dans l’entreprise ou je suis ici à Toronto pour le moment, tant que cette entreprise peut m’apporter plus et que je peux également apporter à cette entreprise.
Pour la suite, je verrai bien ! J’ai quelques amis développeurs avec lesquels on parle de créer notre entreprise d’ici quelques années.
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