Didier Kirszenberg est Responsable du Business Développement chez Hewlett Packard Enterprise France (HPE). A travers son parcours, il nous explique l’importance de revenir à l’essentiel ou encore de savoir choisir ses batailles…
Didier est très représentatif des profils transverses que l’on peut trouver aujourd’hui dans le monde de l’entreprise. Il a débuté ses études à l’EISTI (Ecole Internationale des Sciences du Traitement de l’Information), une école à la fois tech et business. Puis il a complété son diplôme par un cursus en psychologie du travail. Il nous explique que les formations scientifiques sont centrées sur les démarches analytiques. En revanche, en psychologie du travail, on met en avant des démarches plus analogiques, le lien entre les choses a plus d’importance que les choses elles-mêmes. Il établit même un parallèle avec l’intelligence artificielle et les technologies de deep learning. Outre l’intérêt qu’elles présentaient, ses études en psychologie lui sont encore bénéfiques aujourd’hui, car la dimension humaine est souvent plus importante que la dimension technique dans la réussite des projets et les prises de décisions chez les clients.
Il développe de nouvelles offres chez Hewlett Packard Entreprise France, et est également en charge de leur commercialisation. Etant transverse, il doit fédérer et tenter d’emporter l’enthousiasme sur ses projets.
« Il est important de revenir en permanence à l’essentiel, autrement dit, oublier la technique et se concentrer sur le besoin. Il faut redonner du sens et du fond et toujours garder en tête l’objectif à atteindre. »
Pour parvenir au type de poste qu’il occupe aujourd’hui, il recommande également aux futurs profils transverses de bien choisir leurs batailles. C’est en tout cas de cette manière qu’il a procédé tout au long de sa carrière :
« Il ne faut pas uniquement penser à se faire plaisir en sélectionnant des sujets intéressants, mais plutôt choisir ceux qui peuvent se traduire assez rapidement en projets concrets. »
Didier jongle pour sa part entre de nombreuses activités et c’est ce qui fait la richesse de son rôle. Tous les postes transverses sont des postes passionnants mais éminemment risqués, s’ils ne sont pas directement reliés à la génération d’un chiffre d’affaires…
Pour la façon d’aborder les projets pour les jeunes (et les moins jeunes) il cite Nietzsche :
« La manière la plus sûre de corrompre une jeunesse est de l’instruire à tenir dans une estime plus élevée ceux qui pensent de même que ceux qui pensent différemment. »
Pour lui, tout part de l’ouverture d’esprit. Le plus grand enjeu des entreprises est la capacité d’écoute. Par exemple, si l’on prend le métier de DevOps, c’est une vraie révolution pour l’entreprise. On avait historiquement des structures très silotées, où chaque équipe ne voyait que son propre périmètre et cherchait à l’optimiser en expliquant aux autres équipes les contraintes à respecter. Quand on commence à faire du DevOps et à promouvoir l’agilité, on doit faire travailler ensemble des équipes pluridisciplinaires qui doivent apprendre à s’écouter alors qu’ils n’ont pas au départ le même langage ni le même point de vue.
Aujourd’hui, un manager qui délègue une tâche à ses collaborateurs dans une équipe agile donne l’autorisation de déroger aux règles édictées par l’équipe, ce qui est extrêmement challenging en termes de management. Le bon collaborateur doit savoir trouver le bon équilibre entre curiosité et respect des règles.
« Quelqu’un de trop créatif n’y arrivera pas forcément. Il faut comprendre les règles, savoir quand on en touche les limites et dans la mesure du possible les adapter. »
Ainsi, il ne faut pas négliger l’importance du processus qui garde encore de l’importance, et reste très ancré dans la culture d’entreprise. Pour résumer : savoir composer et trouver l’équilibre ; ne pas avoir trop d’égo et savoir choisir ses batailles. Voici les conseils de Didier pour ceux qui souhaitent réussir à atteindre des postes transverses dans l’univers du digital.